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Par ex nihilo1 le 4 Janvier 2012 à 08:01
Que crève Noël
Le cours des choses demeurait horizontal
Par les érections les attentes
Nous nous donnions la main
Nous nous donnions la fin
Les femmes les serpents
Derrière les magasins les ronces
Au fond des abribus
Extrême onction floutéeDérobade des choses
On ne savait rien
On saignait on se signait
Sous la brise du soir blanchi
Un gamin flottait sur la Meuse
Observé par ces faces saturées
De hachis parmentier
Et de rapports légistes
Interstices de refrains éméchés
Offices H.L.M givre et ordures
Par les vagins les mots doux
Assis autour d’arbres clignotants
Entourés de dindes évidées
Flocons de souvenirs gelés
Fêtant ce qui n’existait pas
Avec des nuques alanguies
Nous nous donnions la main
Nous nous donnions la fin
Depuis ce panorama brouillé
Faisant un tour feutré
Du côté des dits indigents
A la syntaxe dépiautée
Prenant ce chemin de fugue
Vers des lotissements rivés au silence
A dos d’âne
Rejouant à un putsch faussement vitaliste
Va-et-vient d’automatismes
Bifurcations sur vase
Panoptique d’effluves piétistes
Colporter demain
Revêtu d’exil
En priant
Que crève Noël
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Par ex nihilo1 le 28 Novembre 2011 à 14:25
Retrouver l'innocence, désapprendre, dans une liberté quasi totale, aucun plan, aucune stratégie ne sous-tend l'élaboration de ce qui deviendra Tostaky (contraction de l'espagnol « Todo esta aqui » soit tout est là). Ces longs mois de rupture hygiénique leur ont permis de s'ouvrir à de nouvelles influences musicales allant de Fugazi, Sonic Youth, Henri Rollins en passant par les Young Gods et autres Thugs. Ils composeront leur album avec le producteur de Fugazi dont ils ont apprécié la radicalité. L'enregistrement se voudra plus que jamais proche des conditions d'un live, insistant sur la nécessité d'une interaction de tous les instants entre les divers musiciens.
La plupart des chansons se préparent en " yaourt ", mais les sonorités sont issues de circonvolutions singulières, de la magie qui relie les membres de manière quasi autodidacte, sans système asphyxiant. Hors de question de s'aplatir, d'enfiler des manteaux aux atours plus courtois et conviviaux !
Demeurer dans l'urgence, en phase avec ce qui se passe autour d'eux, comme s'ils avaient encore quinze ans, un état qui transcende les années, un état d'âme qu'ils entretiennent complaisamment.
Entre sauvagerie et intimisme, érotisme mutin et contestation politique, cet opus n'en demeurera pas moins un bloc de granit unifié par des assises plus solides que jamais. Ils vont crever leurs rêveries d'une lame à décimer les anges, se faire des échardes partout où il le faudra, s'écorcher pour de bon, comme pour ouvrir le torrent d'une agonie qui se renie et se déploie à la fois. Ils vont avec cet album produire un son d'une densité inégalée en France.
Quant aux textes, la radicalité est au rendez-vous plus que jamais. Cantat sait s'évanouir dans ses mots simples avec les yeux d'un enfant qui n'a pas renoncé à lui-même, avec la tendresse au bord des lèvres et la cruauté dans les notes, une bouche à dire des choses infinies, des paroles qui forment une liturgie sans Dieu mais proférée avec une soif de sacré, des signes qui se perdent dans les vagues de salles enfumées et enivrées de mauvaises bières.
Pour mettre en éruption ce qui peut rester d'extase au cœur des gamins qui viennent les voir, pour se consacrer au sens propre et figuré, incessamment en route vers des cieux de foudre et des promesses d'ailleurs, les plaies grandes ouvertes sur l'inconsolable dureté du monde réel, si vomitif qu'il en allaite du vide via tous ses médias et sème de l'absurde dépourvu de la moindre beauté, de la moindre gratuité, négationniste de ses déchirures et de son fiasco, un monde qui fomente le désespoir et n'a pour seule mission que de sauver ses apparences
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Par ex nihilo1 le 28 Novembre 2011 à 05:31
Nuits en enfilade
Songe-creux dérivant
Foule dormante pour une part
Dans un bleu froid
La mémoire vole l'avenir
Derrière la somnolence
D'un brodage ombré
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Par ex nihilo1 le 16 Novembre 2011 à 18:40
Approche factuelle, esthétique, poétique et philosophique d'une trajectoire humaine.
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Par ex nihilo1 le 27 Octobre 2011 à 14:27
Et puis se taire, blotti dans des couvertures jetables et rêches, moins confortables que celles prêtées par la SNCF. Un tapis de sang s’étale au quatrième étage, c’est Julie qui a encore décidé de se scarifier, les vœux de sortie en débâcle. Sa souffrance me répugne autant que l’indifférence du corps hospitalier à son égard. Il faudrait leur fracasser les os une bonne fois et qu’on en parle plus, à eux tous. En attendant, je dresse la liste de tout ce que je vomis entre ces murs : je hais les sourires faussement bienveillants des infirmières qui ne pensent qu’à refaire leur teinture, les sons de bouches asséchées par les traitements, les adolescents qui crachent sur leur famille parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour attendu, les familles qui rasent les murs comme des rats à la recherche d’un bout de fromage, l’arrogance du Directeur dans sa façon de te regarder comme un objet abandonné, l’humour du balayeur qui a trois mots à son vocabulaire et ne semble pas réaliser qu’il travaille en enfer, les éclats de rires totalement incongrus en ces lieux, les caprices des syndiqués qui se barrent au moindre prétexte simuler des manifestations catégorielles pour en branler encore un peu moins, la bonhomie facile de l’assistante sociale chargée du bon côté des choses, les docteurs irréprochables qui ne font que passer pour prendre la tension, l’horizon avec ses putains de nuages aux mêmes contours grossiers, les flagorneries de mes amis prenant des nouvelles tous les 5 du mois, les surnoms adoptés par la cohorte de débiles qui m’entourent, le conformisme aveugle des conduites adoptées par les ouvriers chargés de repeindre les murs, le bonheur crétin des camés reprenant une ligne adjointe à un pétard de piètre qualité issu d’Ivry, les lunettes de Florence qui la font ressembler à Eva Joly, la lumière blafarde du réfectoire qui pue la mort, le professionnalisme désincarné généralisé, les expressions recuites et caduques à base de « ça le fait » qui tournent en boucle dans la cour jonchée de chiures de pigeons, les radios branchées sur Nostalgie, les discussions de pétasses concentrées sur le meilleur cosmétique pour masquer les retours d’acné, la couleur des bureaux proche d’un gris cercueil, le bronzage du responsable de cours de danse qui fait passer Jack Lang pour un taulard norvégien, les odeurs d’urine et les flaques qui te reflètent sur le carrelage brun, les histoires d’anciens détenus mûres pour les grosses têtes, la fausse communion entre nous, les sonneries de téléphones portables faussement personnalisées, les vêtements mal repassés qu’ils nous refilent comme des présents, les cloches de l’église de St Maurice qui parviennent inutilement jusqu’ici, le sectarisme des footeux quand il est question de décider du programme Tv, le soleil qui ne se montre jamais, la putain de sensation de soumission que certains te transmettent par un simple regard, la négligence qui m’a valu de me retrouver là, et surtout, les gens libres, dehors, qui ne le savent même pas.
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