• Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien. (extrait bio Bertrand Cantat).

    Retrouver l'innocence, désapprendre, dans une liberté quasi totale, aucun plan, aucune stratégie ne sous-tend l'élaboration de ce qui deviendra Tostaky (contraction de l'espagnol « Todo esta aqui » soit tout est là). Ces longs mois de rupture hygiénique leur ont permis de s'ouvrir à de nouvelles influences musicales allant de Fugazi, Sonic Youth, Henri Rollins en passant par les Young Gods et autres Thugs.  Ils composeront leur album avec le producteur de Fugazi dont ils ont apprécié la radicalité. L'enregistrement se voudra plus que jamais proche des conditions d'un live, insistant sur la nécessité d'une interaction de tous les instants entre les divers musiciens.

    La plupart des chansons se préparent en " yaourt ", mais les sonorités sont issues de circonvolutions singulières, de la magie qui relie les membres de manière quasi autodidacte, sans système  asphyxiant. Hors de question  de s'aplatir, d'enfiler des manteaux aux atours plus courtois et conviviaux !

    Demeurer dans l'urgence, en phase avec ce qui se passe autour d'eux, comme s'ils avaient encore quinze ans, un état qui transcende les années, un état d'âme qu'ils entretiennent complaisamment.

    Entre sauvagerie et intimisme, érotisme  mutin et contestation politique, cet opus n'en demeurera pas moins un bloc de granit unifié par des assises plus solides que jamais. Ils vont crever leurs rêveries  d'une lame à décimer les anges, se faire des échardes partout où il le  faudra, s'écorcher pour de bon, comme pour ouvrir le torrent d'une agonie qui se renie et se déploie à la fois. Ils vont avec cet album produire un son d'une densité inégalée en France.

    Quant aux textes, la radicalité est au rendez-vous plus que jamais. Cantat sait s'évanouir dans ses mots simples avec les yeux d'un enfant qui n'a  pas renoncé à lui-même, avec la tendresse  au bord des lèvres et la cruauté dans les notes, une bouche à dire des choses infinies, des paroles qui forment une  liturgie sans Dieu mais proférée avec une soif de sacré, des signes qui se perdent dans les vagues de salles enfumées et enivrées de mauvaises bières.

     

    Pour mettre en éruption ce qui peut rester d'extase au cœur des gamins qui viennent les voir, pour se consacrer au sens propre et figuré,  incessamment en route vers des cieux de foudre et des promesses d'ailleurs, les plaies grandes ouvertes sur l'inconsolable dureté du monde réel, si vomitif qu'il en allaite du vide via tous ses médias et  sème de l'absurde dépourvu de la moindre beauté, de la moindre gratuité,  négationniste de ses déchirures et de son fiasco, un monde qui fomente le désespoir et n'a pour seule mission que de sauver ses  apparences

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