• Des particules de lumière affleuraient au niveau cérébral, après avoir avalé quelques cachets de codéine contre la toux, provoquant une harmonie fugitive, en observant la chute des feuilles sur le court de tennis numéro 4 du centre sportif situé à quelques centaines de mètres plus loin, dévolu aux heures de détente raréfiées car obtenues à la condition exclusive  d’obtempérer à toute proposition de remaniement chimique aléatoire. Les impétrants devaient alors se contenter de ping-pong et autres parties de scrabble. Quant à ces tolérances, elles n’évitaient pas les gargouillements de frustration et les regards assourdis par l’accablement de jouer sans envie. Que valait  une partie de tennis indésirable ? Des assauts de concupiscence parvenaient à s’immiscer entre les flux endormants des molécules d’inhibition, vite calmées par le contexte nauséabond de contrition imposée. Ce règne de hideur se déclinait jusqu’au traitement des patients à l’agonie qui devaient taire leur délitement trop sonore, sous peine du fameux cachot rebaptisé chambre d’isolement (iconostase moderniste et involutive). Les échines  souvent affaissées par les ondes de fatigue, engendrant la désertion de l’estime de quoi que ce soit, et les vêtements peluchés par cette négligence exponentielle sécrétée par l’oubli de toute considération externe. Ils te fourraient la bouche de ces gélules multicolores si tu maintenais une gueule au rictus agressif, à 5 contre 1, ou plus si affinités. Sermons doucereux en apéritif, compression physique au dessert. La matérialité sans l’esprit à l’œuvre.  Parfois, nous trouvions la caution d’un appel téléphonique pour esquiver tel entretien stérile, ouvrant une parenthèse écarquillée dans le soir, au bénéfice du doute. Et s’il s’agissait de l’avocat demandé dès les premières heures ? Car la zone en question s’était avérée illégale de la première porte d’entrée à la dernière arrière-cour. Doublée d’une pollution attentionnelle à tous les étages et triplée d’une déréliction ascensionnelle garantie sans facture.


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    Estuaires baltiques sans bords

    Traversés d’ombres anonymes

    Drapées d’argile et de vœux écaillés

    Exiguïté maniaque des comptes à taux réduits

    Décimation des hommes

    Ayant peiné à le devenir

    Angoissés à leurs heures inexaucées

    Dégoûtation insomniaque comme héritage

    Entrefilets promettant un redressement putréfié

    Contrefaçons à tous les carrefours légaux

    La suie de l’affreuseté fermente dans nos yeux

    Hiérographie des providences caduques

    Crevasses du taciturne maculant chaque sourire

    Cléricature  de l’indignation professionnellement  vomitive

    Pour 2012 incontinence et récidives veules

    Marquées pour l’insigne obsécration


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  • Vincent a 12 ans dans sa tête et 28 sur sa carte d'identité. Il comprend tout mais mâche les mots de telle sorte que ses phrases deviennent parfois inaudibles, alors je fais semblant de les comprendre. Il a des obsessions incrustées dans son discours, comme le mensonge, parce que tout le monde ment et que lui ne sait pas s'y prendre. Je ne trouve rien à y redire et lui non plus. Ahmed est là parce qu'il veut décrocher du cannabis, il touche parfois les filles sans leur dire bonjour, Jacques vit mal sa retraite et sombre dans une dépression banale, Amandine refuse de manger plus d'une fois par jour, son squelette devient saillant par endroits. Hormis ne pas savoir profiter de la vie sereinement, ces gens n'ont rien à se reprocher et leurs prétendues pathologies n'en sont pas à mes yeux. De simples décalages d'attitudes et d'aptitudes qui ne nuisent guère à quiconque sinon à ces « proches » tremblants de voir leurs « espoirs » ne pas gravir les échelons sociaux comme il se doit. La cantine résonne tristement comme toute cantine, tapissée de reproductions style sous-Matisse, la serveuse a des gestes résolus et un regard impavide, les tablées migrent vers le fond, histoire de lui faire plus de travail. Méthodiquement, Thierry collectionne les bouteilles d'eau qu'il finit par rejeter au visage de ses voisins du couloir B. Il a fait la guerre d'Algérie et n'accepte toujours pas la défaite. Parle d'égorgement et du GIA. Mon champ de vision ratisse le bout de ciel qui s'offre en diagonale et je constate qu'il est couvert.

    Elodie joue avec son briquet, façon boomerang qui ne reviendrait pas. Elle part à sa recherche régulièrement, c'est son meilleur ami. De viols et de trahisons amoureuses, elle cause jusqu'à plus soif. Le faux et le vrai ne comptent plus dans ses témoignages, l'essentiel est de l'écouter, histoire d'être courtois et surtout de passer le temps. La pelouse qui borde le bâtiment est pelée par l'automne. Le lundi accentue l'impression de courant d'air qui vient parcourir notre travée. C'est une immense garderie aux angles d'acier, détraquée plus que de raison. La griffure des constats égocentriques se retournant en boucle dans les discussions en cachette souligne l'inutilité des molécules administrées. Le téléphone portable est autorisé dès jeudi. A nouveau. Pourquoi avait-il été interdit, nous l'ignorons. Nos vies sont surgelées par des congélateurs hominidés bardés de diplômes.

     


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  • C’est un espace qui semble conçu pour l’accumulation d’apeurements artificiels et d’agrégats de ressentiment aux senteurs de formol, contenant des existences entassées contre leurs propres limites, s’ébrouant à tâtons. Certaines y prendraient presque goût, aveuglées par la toute-puissance moléculaire qui se déverse froidement dans leurs veines, à l’abri de parloirs qui n’en sont pas, s’il n’y avait cette obsession de ce qui a lieu plus loin, loin de ces sous-êtres en costume-cravate payés par des impôts de liquéfaction pour nous refaire la conscience sur les plans de programmes rédigés par des manipulateurs mal endimanchés d’encéphalogrammes numérotés façon saltimbanques freudiens C’est qu’ils voudraient t’achever la conduite ces bâtards des normes mortes. L’inachèvement et l’immaturité forment mes ultimes remparts, une citadelle imprenable, dont les réserves acides s’écouleront sur eux le jour où ils m’auront réellement rencontré. Dehors. Plus tard. Là où se termine leur règne. Hors de l’inframonde où ils végètent. D’un lieu qu’ils ne connaissent que par on dit. Celui qu’on ne nomme pas. Le domaine sans nom en rien réductible aux forêts de Sologne.

     

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  • Que crève Noël

    Le cours des choses demeurait horizontal
    Par les érections les attentes
    Nous nous donnions la main
    Nous nous donnions la fin
    Les femmes les serpents
    Derrière les magasins les ronces
    Au fond des abribus
    Extrême onction floutée

    Dérobade des choses
    On ne savait rien
    On saignait on se signait
    Sous la brise du soir blanchi
    Un gamin flottait sur la Meuse
    Observé par ces faces saturées
    De hachis parmentier
    Et de rapports légistes
    Interstices de refrains éméchés
    Offices H.L.M givre et ordures
    Par les vagins les mots doux
    Assis autour d’arbres clignotants
    Entourés de dindes évidées
    Flocons de souvenirs gelés
    Fêtant ce qui n’existait pas
    Avec des nuques alanguies
    Nous nous donnions la main
    Nous nous donnions la fin
    Depuis ce panorama brouillé
    Faisant un tour feutré
    Du côté des dits indigents
    A la syntaxe dépiautée
    Prenant ce chemin de fugue
    Vers des lotissements rivés au silence
    A dos d’âne
    Rejouant à un putsch faussement vitaliste
    Va-et-vient d’automatismes
    Bifurcations sur vase
    Panoptique d’effluves piétistes
    Colporter demain
    Revêtu d’exil
    En priant

    Que crève Noël


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