• Occidentaux.

    Occidentaux.

     "Vous êtes venus, vous êtes peu nombreux, cela suffit. Il ne s’agit pas d’un colloque ni d’une célébration d’ouverture." Je n'écoute déjà plus le prêche de l'orateur bardé de titres universitaires chargé de démontrer le nombre de livres que ses yeux fatigués ont effleuré. All the world is dead.

    For our.

    Chaleur silencieuse.

     Carne au soleil et aux mouches.

     Nothing.
    La mort ne prend pas de vacances. Elles sont toujours à ras, dans les dépliants d’été. Ca sent le gaz qu’ils vont encore inventer pour Damas, du côté des statues du 11 septembre.

     Et tout le monde applaudira, comme d’habitude.

     Putains, viva talibans !


    Odile,  nous avons le même rapport à toi qu’à  Facebook, inexistant. Nous ne serons pas à ton enterrement mais  tenons quand même à te dire que tes jambes nous manqueront.  Comme un détail dans un tableau. C’est  beaucoup et peu à la fois. Dans les journaux people, ils sourient tous, comme des maquettes au rayon pour morveux, c’est rigolo la vie, surtout quand vous apprenez leur mort. Là vous appréciez quelques secondes la vôtre, en vous disant, un de moins.

     Et vous boirez du Coca pour des siècles et des siècles, amen !


    L’impersonnel est déjà notre entremetteur. Et son organisation est similaire à celle d’un boucher en fin de soirée, qui se lave les mains, se les frotte, puis va doigter ton incroyance.

     En gros, nous sommes nombreux à ne plus avoir peur.

     
    Parce qu’il n’y avait pas de quoi. Un horizon sans ornements, des hiboux, une soirée où tout le monde rit si fort, à s’en décrocher les mâchoires, pour oublier que demain sera à nouveau condensé dans le terme « rentrée », avec son cortège de lettres administratives, de pointages et de désespérance hédoniste. Simulation de bonheur sur le net, comme si la joie permettait de perdre la moindre seconde à allumer un ordinateur. Impostures des bisounours virtuels.


    Ils vont chercher des molécules contre le néant, peine perdue, les serpents verdâtres et clignotants de la pharmacie la plus proche n’y peuvent rien. Cette trouée d’eux-mêmes est incoercible, ils cherchent à se défiler, se débiner loin de leurs faillites de tous les instants, via piqûres et  snifs, rien ne s’y tait, chaque miroir  ébréché et non déformant  rappelle qu’ils vivent en Occident, à savoir nulle part. Leur accoutumance envers les photocopieuses est symptomatique, ils aimeront éjaculer sur l’une d’entre elles, voire en elle.

    C’est pathétique et ils le savent. Copistes de toute suspension, de toute absence d’intention.
    Ce sera toujours la même journée aux afrèrements boueux, du Jardin du Luxembourg à Sevran. Même les grappes de filles pimpantes et furtives ont l’attrait du formol pour leurs neurones. C’est juste la forme du déhanchement qui change, rien d’autre, pas moins, pas plus. Les chaises jaunes devant le théâtre de marionnettes où ils ne riaient déjà pas à 5 ans n’ont pas bougé, les mêmes vieux obsessionnels des échecs fument la pipe, les mêmes ombres furetant avec des iris torves, moins de dragueurs directs, toujours ces courts rutilants où des éphèbes favorisés se prennent pour Sampras. Il y a même un trophée à conquérir de temps en temps. Ils y croient fort en face du Sénat où  des ombres séniles se masturbent sur des virgules accompagnant leur déchéance collective. Des milliers d’associations dont le fonds de commerce est la jérémiade bon teint et la coupe dans le vent défilent sur le perron de l’Elysée. C’est en somme une banque d’affaire que ce gros étron archétypal. Sans veaux à égorger dans leurs cuisines ritualisées, puisque tout est réalisé en amont, depuis Pékin où le Qatar.

     Ils n’en finissent plus nos plats, la faim se dilapide quand le congélateur affiche son débordement inutile de vivres.

    Et la déréliction  des petits somaliens retransmise en direct sur des chaînes sous-titrées approximativement au fond des grilles de leurs programmes nocturnes nous laissent parfaitement insensibles. Les radios vomissent la même nostalgie empaillée mixée à des restes de compilations aigres réinstituant des séquences temporellement givrées. Ils n’en finiront pas leur plâtrée d’aligot à réaliser l’échec de toutes leurs velléités. Ils ouvriront leurs ordinateurs par entêtement, histoire de feindre d’être des gens informés, traînant leur graisse sous les réverbères du dégoût.
    Armées poudreuses, faux pas et glissades, clignements de baisers, pieds nus, journaux d’hiver, combien de nuits restent-elles en suspens, combien d’aubes, les choses auxquelles nous voulions échapper s’approchent les unes après les autres, l’espoir endimanché prend des airs ridicules. Rien de nous ne s’envisage de l’extérieur, alors Dieu s’échappe.

    En vivant là, au sein de cet amas cellulaire, l’étrangeté de vos regards coopère au kaléidoscope des possibles.


    Ils conserveront toujours la dégaine des perdants, quoi que leurs Livrets A aient à y redire.

    Rien d’encourageant quand on abandonne le mensonge inaugural.  C’est inouï ce que l’on peut raconter d’indéterminé quand on ne craint plus rien, pas même les corps saignants. Les nouvelles rances du lendemain se préparent à l’aube, entre cadres infortunés dans la nuit, on pourrait se croire sans surveillance, c’est sans faire toutes ces putes de caméras infrarouges qui détaillent chacun de tes pas, achats, appels, dépenses toxicomaniaques. Comme toutes les grandes mégalopoles, Paris est débordante de nomades mondialisés multimilliardaires qui reformatent ta réalité au goût de leurs bonnes gentiment troussées.  Au versant écarlate de nos banlieues, des affiches mortes s’affaissent sous une pluie purulente. Des vivants que l’on ne regarde plus aux devantures rouillées attendent de la monnaie, des acheteurs, quelque chose quoi. Par des avenues latérales nous découvrons des putes d’un nouveau genre, avec une muselière électronique intégrée et un code-barres garantissant leur composition d’hémoglobine acceptable. Les passants tremblotent sous le vent d’hiver. Cintré de centres commerciaux, l’homme qui veut se promener sans but n’a plus aucune possibilité de passer inaperçu. Ulcère de leurs repentances tues, trahies en balances pour l'obtention de commodités dont les fondations outrepassent leurs cibles, les noeuds des portes demeurent muets, rebelles aux langues des apprentis parricides, fuyant la banqueroute moléculaire de rançons gémelliques pour transhumances pathétiques, entre pelletées de faussetés inaudibles, mâchonnant avant de guerroyer devant la télé, sous intraveineuse pseudo xénophile alors qu'il ne s'agit que de façades ouvertes sur des ornements de plastoc. La malpropreté de règles hémorragiques qui s'ébruite en déhanchements fumeux. Tous leurs baromètres affichent complet, hypotension de cohortes entrechoquées par la vitesse du retournement, remplissage des CMP sans cartes vitales,  des serments oniriques raquant le passage pour aller chez ce soi dont la morphologie inhospitalière présente une gueule d'apothéose aux entournures dissimulées. Ta culture classe classique est caduque baby, les nouveaux chefs-lieux sont de la décomposition sous tes yeux. Alibis pour pensums à la dérive. Ils se marient non plus par amour mais pour payer leurs loyers et ne pas retourner chez papa maman. Une pute de-ci de-là pour oublier leur veulerie première.

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