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Narcisse.
Tu ne te soumets jamais à ce que tu admires, tes idoles sont tes kleenex. Tu es souveraine dans la posture, jamais dans le rapport. Tu méprises toute pénétration effective, tu ne connais que le thé et les masturbations épistolaires. Toutes tes tentatives de séduction s'échoueront sur le front de l'insoumission; tous tes sourires périront sur le bord de l'indocilité. Tes attributs de puissance collectionnés en papillons de ténèbres ne valent pas tripette. Tu tires ton narcissisme des photos, des écoutes, de la misérable gloriole que t'accordent des chiens baveux qui te filent aux basques. Tu parasites des génies malades et en tires des miettes. Tu vas vers la lumière des autres pour en capter des flammêches d'aura subalterne. Tu n'es que coulure vitaliste, flirtant avec ceux qui se frottent et se consument dans le feu de la connaissance pure. Tu les comprends, tu les digères, tu les synthétises, te fais rarement baiser par eux car tu tiens à ton hymen imaginaire. Tu prétends aux affinités électives alors que tu ne cultives que le champ de ta vanité d'aristocrate en goguette. Papillon livresque, tu ne feras jamais la guerre ni ne connaîtra le grand sacrifice, non, tu les étudieras, à l'ombre d'un saule pleureur et d'une ombrelle blanchâtre. Ton trio scabreux n'avait d'érotique que le fouet inusité sur tes douces fesses, carence regrettable qui t'aurait permis d'envisager l'engadine autrement. Plus que tout, ton charme est protéiforme et sa singularité celle des vampires de l'exil. Tes déplacements toujours marqués du sceau de l'utilitarisme et non de l'authentique vagabondage offert à la disparition. Ta pensée est décorative, simple syncrétisme de discussions hétérogènes, aucun apport novateur ne coule de tes lignes. Ton génie est celui de l'ensorcellement sensuel, qui fait de toi un clitoris abstrait, s'attaquant à la production, au fertile, à l'invention, tous principes dont tes parures ombrageuses sont dépourvues. Tu ne sais aimer, juste assurer la permanence du cercle vicieux de ta perméabilité insaisissable. Les vers ne sont plus de papier et ils ont rongé tes romans médiocres depuis longtemps. Ne reste que ta collection de chasseuse de têtes et le sillage d'une beauté oubliée.
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Commentaires
2pshiiitJeudi 14 Juillet 2011 à 23:003BingMardi 2 Août 2011 à 12:15
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