• La source et l'abîme



    Je me manque
    Au tournant des amnésies
    Quand Je me lance
    Que Tu te pares
    Qu'il se gausse
      Nous faisant averses
     Vous déversant vos moi
     Elles acérant l'état
    De nos conditions en alluvions
    A même le sol du peut-être
    Me donnant la tourmente
    Du « je me manque »


    Descendre l'automne
    Vers les contrées de guignol
    Dans un brouhaha de bal masqué
    Descendre dans la buée des chemins
    Vers l'effroi stellaire des épines dorsales
    Dans un rire de kermesse
    Juste porté par les trombes du familier
    Ebranlé par un violent cahot
    De chasse quantique aux aurores

    S'éprendre d'un Je printanier
    En instance d'absolu


    L'absolu reflue
    Mutant en un déluge
    De vieilleries ciselées
    Assurant la jubilation
    De nos égarements
    Le tumulte planté au front
    Et l'humeur brève
    Collée au coeur
    Tourne les talons
    Aux gelées précoces
    Le baluchon dénoué
    Fuis les palais d'injustice
    Tout le magma grégaire
    Où le rance s'attarde peu à peu
    Fait déborder tes cieux
    Avec une franchise de bord de mer
    A portée de nuit
    Les yeux tendance primevère
    Les veines gorgées de vie
    T'offrant à tout ce qui t'est échu


    De l'illisible
    La promiscuité de l'illisible
    Dans le rebut anonyme des embruns pâles
    Se jette et déploie l'immersion lente
    A l'angle d'un rêve béat
    Ma soeur atlantique
    Se voulant fille des tempêtes
    De fait blottie informée
    Par les hachures de l'angoisse


    Fille de nostalgie
    En rade sur les quais du périssable
    Fille d'un soir nu
    Vive rougeur
    Aux fêlures bues
    Je consomme ton gisement
    Et me fais doublure de tes chutes


    Est-ce vous là ?
    Près du creux
    Où s'apprennent les cicatrices
    Est-ce vous sur cette bordure de crépuscule
    Dansant avec des pas d'ange piégé
    Est-ce vous
    Coiffé d'un air fantôme
    Une rivière déchue à l'épaule
    Est-ce vous?

    Sous les branches de l'introuvable
    Des farandoles désinvoltes
    S'allient aux herbes neuves
    D'une nature faisandée
    Et nous
    Livrés aux aguets
    Ciselés par l'attente
    Nous suspectons l'hiver
    De transiger avec le rien

    Ruelles initiales
    Où gravitent les ombres
    De nos passés gravats
    Faisant frémir
    Les petits jours murmures
    Pris au collet
    Par une foule ahurie
    Prendre congé du fumier
    Et se confier aux ornières
    Enrôlés captifs
    D'un jeu oblitéré
    Qu'animent des combats poussière
    En direct
    Du très fameux
    Désastre inanimé

    Quand tout s'achèvera
    Balisant l'hécatombe
    Des pressentiments satinés
    Quand tout succombera
    Sous le poids du défiguré
    Enfin se dessineront
    Des talismans à téter
    Sous l'altitude injustifiée

    Nomades sur Vénus
    Ils décapitent
    La dialectique
    Pendant qu'en zigzag
    Défile la fière Maya

    Le silence oppose son retrait
    Procurant tous les pardons
    Fédérant des messes placides
    Investissant l'en deçà
    Pliant bagages et tirant rideaux
    Plus qu'à se taire
    A l'Est Gisant

    Se libérant légère
    L'aube paresse à la crête des soirs enfuis
    Baisant les jointures noires de retraites pluvieuses
    L'aube caresse  les grappes d'envies
    Couturées à plein ciel

    Vitre baissée sur le ravalé
    Bataillant à l'écart du tout
    Volage sans adresse
    Je dis qu'à petit feu
    Le danger se colle à mes pas
    Et le traquenard vient
    S'offrir souterrain
    Au revers de mon émoi
    Annotant l'oublieuse mélancolie
    Une rumeur fardée
    Remonte le long de la nuit frémissante
    Sur des chardons étincelants
    S'écoule en flaques d'obsessions étoilées
    Enfin
    A contre-voie pose des masques
    De contre vie


    Le tumulte à plein visage
    Va Consteller le tranquille compact
    De convulsions joyeuses
    Comme des galops
     Fichés dans l'obscur

    Etoffe atone
    Au tournant muet
    Tout se défait en rigoles de joie
    Qui s'élancent vers des précipices de rétines
    Pour cieux cloutés de manques
    Surplombant des vouloirs hérissés

    Songeant à sonder
    Les traces de sourires
    Dans l'entredeux

    A quoi rime
    Que l'on poursuive
    Les partis pris
    En vers opaques
    Sans doute à provoquer
    Des prémices de sauvagerie

    Au gué
    La matière geint
    Son infrastructure nerveuse
    Enseveli l'en soi
    Tout larynx ouvert
    Formant alors une déploration ailée
    Dont se réjouissent
    Les lourds paquets d'affection au chômage

    Enamouré du boueux
    Je m'en vais glaner des sorts
    D'une allure brève
    Et d'une humeur de broussaille
    Le coeur borné d'incendies
    Perclus dans la besace d'un temps hirondelle
    Je m'en vais glaner des sorts
    Des pensées qui affleurent sous les courants contraires
    La rapide genèse de nos existences se poursuit là où vont les ombres silhouettes
    Tantôt striée de lumières
    Tantôt robe funèbre
    Se faisant sillage de choses
    Vêtue de lourds présages
    La rapide genèse bientôt close
    De nous fera des anomalies

    On se fait l'âme bouffie
    Sur les vitrines à joujoux
    Les ombres glissent tard
    Devant l'avenir feu follet
    Qui méthodique
    Enflamme la matière des nuits fériées
    A coeur vide
    Prendre la rage au galop
    Saoul submergé d'essences infectées
    A corps muselé
     les éboulements  se profilent
    Prenant un air de chaos qui fait allégeance aux saccades ruisselantes
    D'une magie sanctifiée parce qu'inutile
    Avec aux pourtours de la vision
     De claires vaguelettes
    Pour écouler
    Cette drôle de vacuité
    qui ouvre la vanne aux poisons spasmes
    D'où jaillissent alors le grand fracas
    Et ses champs primitifs de disciplines célestes
    Aux myriades d'abreuvoirs alimentés par l'inondation
    De l'impossible ressac

    C'est ça:
    Désespérément de ce monde
    Mais à quelle braise
    Se réchauffer l'âme exsangue

    Vers quels jardins
    Se retourner les sens

    A qui,  à quoi marchander des prétextes qui tiennent
    L'entrebâillement du rien

    Un chemin de traverse manque
    De franches descentes font défaut

    Alors plus qu'à hoqueter les miettes d'enfance
    Coincées au fond du gosier

    Il n'y a plus
    Qu'à commenter le profil des chuchotis
    Car la notice de tout est délavée
    Et la cérémonie des nerfs vifs
    Bat son rappel d'abandon
    Entre moi et soi
    La serre au faux s'est refermée
    Aucune réplique à opposer
    Aux redites sérielles
    Les jours lilas ne sont plus vraiment là
    Et toute façon d'avancer
    Sent le caduque
    Quand la nuit
    A laissé sur la nuque
    Le poids d'une impasse
    Le déploiement des plis rêvés se brouille

    Quand l'entropie à 13h32
    A éteint tous les feux
    Il n'y à plus qu'à tirer les draps
    La veilleuse des idées mise sur off

    Le familier  en crue

    Malfaçons à la ronde
    Répliquez que vous fûtes ceci ou cela
    L'absurde a déjà tout coagulé
    Dans l'estuaire de vos restes  d'impasses en pagaille
    Ebouriffés par le temps
    Nous stationnons criblés d'ennui
    Sur la place dévêtue des rires enfuis
    Avec l'amertume légère
    Et les iris au vent
    Attendant que la nuit couve
    Du vivant pas trop effiloché


    Ci-jointes
    2, 3 ruminations balnéaires
    Une halte coupe-vent
    Un glacis d'eaux mortes
    Et quelques gifles tièdes
    De renoncements hivernaux.


    Au pourtour propice
    Capter les flâneries comme des grâces
    En s'étendant à l'horizon
    Pour fumer des réserves de pourquoi
    Laissant s'ouvrir béate
    L'enveloppe ou s'est déposé
    Ce quelque chose faisant identité



    Guetté
    Par les précipices d'Octobre
    Comme une pousse fébrile
    Tu vaques aux alentours
    D'heures allongées
    Par les plaies du ressouvenir

    Dans les glacières du rien
    On accumule, on s'entraîne
    Toujours on se perd
    Debout couché
    Enflé cruel
    Avec sa semence perdue
    Au creux de l'insituable

    A rebrousse temps
    Hérissé d'on ne sait quoi
    Le corps imbroglio
    En quête panique
    D'appuis certains
    Germe outre-tombe
    Dans l'humus métamorphosé
    D'une vie inconstante
    La chair remue encore
    Au son de rêveries cadenassées
    Par des ballets ancestraux
    Nous faisant fossiles de nous-mêmes.
    -----------------------------------------------


    Saignée à vide
    La présence des voisins
    Eclaboussait les allées du soir
    D'un ton ocre et morne
    Aux alentours, s'écoulait un plan d'eau vive
    Aux mille sources charriant le même contraint
    Sous les branches du parc cousin
    L'indifférence se diffusait mollement
    Emmêlée aux racines du regard comme un assemblage minéral
    Buvant les voisins à l'envers


    A l'endroit inhabité où les vies s'annulent


    « Heidegger, la pensée interdite.Révolution des origines ? »

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