• La psychiatrie totalitaire

     

     La psychiatrie est dans son essence potentiellement totalitaire, et ses compromissions avec l’État et ses fidèles alliées Police et Justice sont nombreuses. Je rappelle pour les néophytes que la psychiatrie tout en étant une branche de la médecine, se situe à la marge de celle-ci et ne peut aucunement être considérée comme une science exacte, mais bien plus comme une science humaine, au même titre que la philosophie par exemple, et que ses fondements théoriques sont très largement approximatifs et régulièrement arbitraires. De fait, la connaissance de l’esprit humain est encore fort lacunaire.

     
     

     

    Quand l’on songe que les psychiatres ont le pouvoir d’influer sur une cour de justice (voir l’affaire d’Outreau) et de contribuer à faire condamner ou innocenter des individus sur la foi de diagnostics qui bien souvent se contredisent les uns les autres, cela fait franchement froid dans le dos. Cette discipline possède des bases expérimentales très aléatoires, violentes et subjectives. Comme le disait Michel Foucault, le rôle de la psychiatrie consiste à surveiller, classifier, punir et ramener à la raison (cette dernière étant plutôt celle du capitalisme, de l’utilitarisme et de l’intégration soumise aux normes du régime en place).

    En France, durant la Seconde Guerre mondiale, 40 000 patients sont morts dans les structures psychiatriques parce que négligés et privés de nourriture.

    L’on passera sur les différentes techniques de « soins » à base d’électrochocs et autres joyeusetés qui ne sont rien moins que de la torture légalisée (ces électrochocs se pratiquent encore dans certains cas à notre époque), quant aux psychotropes types antidépresseurs et autres gammes de molécules destinés à réguler les divers troubles psychiques et comportementaux, ils réduisent la plupart du temps les patients à l’état de zombies et ne sont guère curatifs, se contentant d’anesthésier les consciences.

    Mais le plus grave c’est que depuis l’arrivée du système Sarkozy en France, les réformes abondent dans ce secteur, et vont de plus en plus vers un tout répressif totalement aveugle et de nature clairement fascisante. Instrumentalisant des faits divers tragiques impliquant 1 % des malades mentaux, c’est à une véritable psychiatrisation généralisée des différents écarts de conduite à laquelle on assiste, et notamment l’explosion des HO (hospitalisations d’office).

    Un projet de réforme des soins psychiatriques sans consentement a été soumis au Conseil des ministres le 5 mai dernier et devrait être adopté pour la fin 2010. Les internements d’office et mesures de soins imposés parfois à vie seront encore plus facilités par cette réforme. il faut savoir que les HO sont souvent utilisées pour éliminer un tiers (pour motifs divers et variés), un conjoint ou une conjointe dont on veut se débarrasser (avec perte de la garde des enfants) , un vieux embarrassant dont on veut capter l’héritage, le tout avec le soutien d’un médecin complaisantOu bien encore des faits de petite délinquance. Lire à ce sujet "Enfermez-les tous !" aux éditions Robert Laffont.

     

    Bref, un individu épris de liberté ne peut qu’être soucieux devant ces multiples dérives. Sous le régime stalinien, tous les opposants étaient déclarés fous (c’est d’ailleurs un principe pratiqué par tous les régimes autoritaires). Ne l’oublions pas. Les psychiatres travaillent main dans la main avec les Préfets et la Police qui servent l’État.

    Pour en savoir plus sur toutes ses dérives :

    http://www.groupeinfoasiles.org/

    Thomas Roussot

     

    Photo : Valérie Valère, auteur de "Le Pavillon des enfants fous" (Le livre de poche).

     

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