Dans le tissu des soirs
Se forment en creux
Des clartés d'air
Des glacis de matins pluvieux
Alors on sent comme une limpidité dans le temps
Comme un déjà-vu d'enfance
Reflet de journées ciselées de bleu
Il suffirait d'un geste pour que la jonction advienne
Que des joies échevelées nous rendent un bonheur désormais voilé
Sainte récurrence qui se pose sur nos coeurs pluvieux
A l'aube qui se laisse effranger d'anthracite
Au centre de rayons caressants
Nos regards ensommeillés filtraient entre des ombres chinoises
Posées sur de sombres masses feuillues
Heures brûlées parmi les pensées en fleurs
Aurore veloutée contre touffeur d'été qui exalte d'odeurs d'humus naissant
Enfance translucide
Qui saisit d'un malaise inlassable les rejetés du commencement
Toutes les fenêtres de la mémoire ouvertes sur un désordre aérien
Formant les majestueux délabrements d'une embarquation en perdition
Baies d'espoirs découpées en arceaux sous des brumes fluides
Survolant la lourdeur verdoyante du lierre ancestral
Eclaboussures d'or
Fichées dans l'étoile
Je plie sur ton coeur
Aux courbes de calligraphies anciennes
Tu es dans la blessure
de cet automne
dans ces couloirs d'abandon
Dans la déchirure du temps
mémoire arrière
d'un temps déserté
par des mots-sable
et des pensées qui glissent
comme grains de sable
dans des allées désertifiées
des mots
empreinte derrière les pas
évanouissante à la vue
des iris
un lien à l'espace
délié de l'impénétrable
Embruns aux marées basses
dans la chevelure des femmes
Se dépose la fatigue dernière
Un passage comme si de rien n'était
Se remettre à pénétrer les faits de la vie
Sous un soleil aux nappes écarlates
A travers la fente ocre des pierres
Cétait le temps des chats gris
Qui striaient les allées
A la poursuite légère de quelques oiseaux furtifs
Mais toujours taraude ce noir profond
Qui ne fait que s'agrandir
Au milieu de toutes ces grandes choses offertes
Qui n'auront plus jamais lieu
Tenir l'espoir dans nos mains nues
Vers les chemins de traverse
Le liséré de lumière déposé
Sur des persiennes de hasard
Trait de lumière
Eclairant la pierre de nos coeurs
planant
Dans l'ardeur désirante
des bois pris
Dans la terre
Des choses simples
Qui imprègnent le tissu du vouloir
Alors qu'à hauteur de poitrine
La nuit tombe trop tôt