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    Tout humain a besoin d’espérance, de connaissance, de rêve, et c’est la mission centrale du cinéma que de répondre à ces attentes vitales.

    Un bon film raconte le monde et réalise un processus de réverbération chez le spectateur : il lui permet de se distancier de sa propre existence tout en s’en rapprochant. Si loin, si proche, l’objet filmique peut stimuler l’empathie, la sensibilité, l’imaginaire et parfois la lucidité. Nous gardons toujours  des souvenirs vivaces de nos premières expériences dans les salles obscures. Notre passé s‘organise souvent autour de ces souvenirs, permettant au présent de prendre un élan différent, enrichi d’autres visions, d’autres perceptions du monde.

    Sans narration, l’esprit humain perd son sens de l’orientation, et face au chaos du monde, pouvoir se retrouver dans une histoire revient à s’éclairer comme les anciens auprès des mythes.

    Un grand film confère à l’existence de nouvelles sensations, de nouvelles directions possibles. Il permet d’envisager autrement son propre positionnement mondain, ses propres attentes, dont il sait redessiner les contours de façon souvent inconsciente.  Qui, en sortant d’une séance mémorable, n’a pas ressenti ce flot d’images faisant l’effet d’une fontaine de jouvence, se retrouvant comme enrichi de mystère et d’enthousiasme ?

    Le but de cet ouvrage est de restituer cette sensation, d’ouvrir l’appétit du lecteur pour partir ou repartir à la découverte de ces continents oniriques  que sont les œuvres des grands cinéastes.

    Le cerveau humain est dynamique et plastique, les perceptions qui en découlent également, mais encore faut-il alimenter cette machinerie cérébrale de magie et d’ingrédients de qualité pour lui assurer un enrichissement durable. Les chroniques qui suivent, vous  procureront, je l’espère,  un menu diversifié et attractif pour ce faire.

     

    Certains esprits chagrins pourront se demander en quoi des fictions peuvent influencer favorablement le réel et pourquoi s’attarder sur des films marquants, alors que le monde environnant est le plus souvent à feu et à sang ? Je leur répondrai tout simplement parce que les faiseurs de l’actualité, qu’elle soit locale, nationale, ou internationale, ont régulièrement recours aux techniques du cinéma, à commencer par la mise en scène, à la psychologie de la perception, aux arrangements, à la scénarisation du tragique, à l’excitation des peurs, désirs, ressentiments et autres obsessions, via des dispositifs filmiques instrumentalisant la subjectivité spectatrice, et qu’il vaut mieux  continuer de se rendre au cinéma pour y découvrir « d’authentiques fictions » qui s’assument dans leur volonté de distraction première. Alors, un faux raccord, un faux direct, des dialogues artificiels ou non, demeurent au final de simples aléas techniques émaillant des tournages que l’on espère ludiques, et non des tentatives de propagande subliminale. L’idéologie n’est toutefois pas toujours absente de ces créations innocemment présentées comme divertissantes mais tel n’est pas l’objet de ce livre que de la traquer.

    Quel que soit le genre auquel appartient un film, qu’il soit  d’horreur, de fantastique, de comédie, d’auteur, qu’il bénéficie d’un gros budget ou non, l’expérience de transcendance émotionnelle peut se déclencher via tout projet, y compris de qualité moyenne. Elle dépend de nombreux facteurs, dont le plus important est la réceptivité psychique du spectateur.

     

    Si le cinéma est avant tout, comme le considérait Deleuze, « la mémoire du monde », et « l’espace de tous les possibles » selon Lukàcs, alors, que faire de jugements à posteriori sur la consistance et les qualités présentes ou non d’une manifestation essentiellement magique ? À savoir dépendante de milliers d’interactions échappant au domaine strictement rationnel, mais s’appuyant sur des contextes émotionnels, culturels, économiques, politiques, sexuels, temporels et donc métaphysiques, si variés, hétéroclites et contradictoires, qu’ils ne peuvent faire l’objet d’un avis, au sens strict du terme, sans passer à côté d’une part significative de leurs contenus respectifs.

    C’est pourquoi cet ouvrage ne s’inscrit pas dans une démarche critique. Il vise assez ambitieusement à transmettre cette capacité transcendantale tapie régulièrement dans les films, à en retirer la quintessence, qu’elle soit romantique, hédoniste, divertissante, nihiliste, futile ou métaphysique. Et à plus long terme, réaliser combien de simples films peuvent modifier votre point de vue sur la vie et cette dernière par la même occasion.

     

     

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