• Un appel à des instincts de moins en moins lubriques et sans la moindre portée sociale, un poème qui échouerait faussement à tous les niveaux, traînant dans le reflet d’un projet caniveau, virginité de décades démultipliées, enchaîné au permis d’ouverture, sandwich de chair humaine, confessions de papier, terminus pour les rimes drôlement imitatives.  Bronx à benzédrine, débris de  bouches lugubres pour zoo urbain, musée de bataillons ombreux perdus en bas du secours provenant de l’Autre, horreurs des songes suicides, incantations de vers charabia, fracas emmagasiné à la nitroglycérine, ivresse de la réalité relativement absolue avalant une rue à contresens, des vêtements éparpillés dans le chaos,  huit mois chez les dingues, Friedrich s’interrogeant sur le vide, électrochocs et ping-pong amnésique, soupe temporelle pour astéroïde transneptunien, comportements soi-disant acceptables, frénésie du charme de tonnes de filles sous flashs. La contrepartie des dons authentiques : un ciel d’éternité. Tremblements au Colorado, oubli d’Eden vers Denver, rangées boiteuses de serveurs malingres, offertes aux zones non résidentielles pour gratte-ciel à bureaux conformes. Les habitants reviennent rapidement vers la douleur qui se révolte en une phraséologie post-rock, destruction des inhibitions, objection votre honneur, « l’utilisation d’euphémismes suinterait le malhonnête », rues glacées de vibrations elliptiques, ouvertes sur des juxtapositions d’images silencieuses, manger un millénaire de possibles. Alors, réaliser le piège de l’angoisse, son illusion descendue d’un Moloch pour manufacture à farine, tourterelles, brebis, béliers, veaux, bœufs, enfants, la réaliser car il y aurait toujours quelqu’un pour s’occuper de lui parce qu’il était aimable, malgré les fenêtres du miroir aux alouettes aveugles et la brume du pétrole, et les banques et l’hydrogène, et la folie de la solitude,  et les fuites stéréotaxiques hors de toute extase originelle, sous des industries asilaires pavées de terreur, enrobées par la cohorte d’adorations pour conneries télévisées, il y aurait toujours une nouvelle épiphanie, parfaitement correcte. Coma électrique illuminant la légion des gens ordonnés en vue de ce trop fameux pointage matinal, encéphalopathie venue d’un soleil confusionnel étiqueté par des porteurs de casiers funéraires, le temps implosera chaque trottoir.


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  • Présentation

    Inutile donc de faire comme s’il restait une part de joliesse dont on pourrait encore s’enorgueillir benoîtement. Inutile, puisque le cœur, moribond, s’apprête à lâcher. Cela fait bien longtemps que les rires ont jauni ; et puisque tout le monde s’en fout manifestement, autant vomir en public les haines et idéaux dont le mélange indigeste ne passe définitivement pas. Alors ça casse. Et avec les rêves balayés, c’est l’être dans son entièreté qui casse, interdit de cité. Il n’y a rien à faire : ça ne passe pas, alors ça casse. Membres épars et cœurs fêlés, ça casse. Sentiments dégonflés et rêves effondrés, ça casse. Dans l’indifférence générale. Indifférence si outrageusement fardée de discours humanistes que ce maquillage suranné ne parvient plus à masquer la dialectique de putréfaction qui travaille en profondeur tous les corps sociaux que l’humain s’est inventés pour faire écran, pour détourner son regard d’un vide qu’il ne sait affronter. Réseaux de trompes-l’œil, jeux de dupes : le trop plein de vivres à toujours consommer n’endigue pas la mort qui consume à jamais des mouvements de l’âme trop creux pour durer. Ça casse. L’obscénité du monde abonde dans le non-sens de sa vacuité : c’est l’inertie ambiante, la dialectique de l’inanité. Surproduction de verbiage, surmultiplication des artifices. Et pourtant rien n’y fait. Encore et toujours : ça ne passe pas, alors ça casse.



    Note : Vous pouvez aussi commander ce livre en librairie (notez le n° ISBN : 978-952-273-377-1)


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